Dans ce quatrième et dernier volet consacré aux araignées je n'aurai certainement pas tout dit ni ajouté de référence nouvelle au sujet, mais on pourra constater que ces ogresses supposées et redoutables chasseresses avérées peuvent devenir, à leur tour, la proie d'autres prédateurs.
Des vertébrés trop grands pour lutter
Les premiers ennemis sont divers vertébrés. Elles entrent ainsi dans le menu des reptiles, des amphibiens et des oiseaux. La différence de taille est telle que le combat est trop inégal. Nos bestioles ne peuvent pas lutter directement contre ces ennemis bien trop grands. Il leur faut donc trouver des subterfuges pour leur échapper
On retrouve parmi eux les oiseaux....
... Les lézards
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... et divers arthropodes tels que scorpions ou myriapodes.
Échapper aux prédateurs
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Certaines araignées adoptent divers comportements pour échapper à leurs éventuels prédateurs : ne plus bouger et faire confiance à son homochromie, se cacher ou, plus original, se soustraire à leur vue en tournant rapidement sur elles-mêmes. Les pholcidés (ci-contre) utilisent fréquemment ce dernier moyen lorsqu'ils se sentent menacés.
Des ennemis impitoyables
Mais les plus redoutables ennemis des araignées sont certainement les hyménoptères parasitoïdes. Je reviendrai sur ces espèces dans un prochain article sur les guêpes parasites. Mais on peut déjà dire qu'il est étonnant de constater que les araignées semblent totalement tétanisées lorsqu'elles sont en présence de leur parasitoïde alors qu'elles sont souvent plus grandes en taille et, à priori, capables de se défendre.
Parmi ces parasitoïdes, les Pélopées : la pélopée maçonne Sceliphron caementarium et la Pélopée courbée Sceliphron curvatum.
Ces guêpes maçonnes, respectivement originaire d'Amérique et d'Asie, construisent un nid en terre qu'elles fixent dans un endroit caché, derrière un volet ou l'encoignure d'une fenêtre, par exemple. La forme du nid est caractéristique d'une espèce donnée.
La pélopée courbée fabrique des pots en terre allongés qui contiennent chacun une seule larve.
La pélopée maçonne construit un nid "patatoïde" englobant un nombre plus ou moins important de loges renfermant une larve.
Les deux espèces ont en commun qu'elles laissent un nombre impressionnant d'araignées à disposition de leur progéniture.
Ces guêpes dites parasitoïdes ont résolu le problème de la conservation de la nourriture: d'une ou plusieurs piqûres, elles paralysent leurs proies qui seront dévorées vivantes. Les larves disposent donc de chair fraiche jusqu'à la fin de leur développement, la mue imaginale.
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Des parasitoïdes autochtones viennent compléter la liste des chasseurs d'araignées. Parmi eux, les représentants du genre auplopus. Face aux pélopées, on peut considérer qu'ils font figure de nains. Ils n'en restent pas moins de redoutables ennemis.
Les nids de ces parasitoïdes sont logiquement plus petits. Les loges sont en forme de petits tonneaux empilés les uns à côté des autres. Dans chaque loge, une araignée au destin tragique digne d'Alien dont les auteurs, finalement, n'ont rien inventé !
Dans le prochain article, je reviendrai sur ces parasitoïdes étonnants à plus d'un titre.
Repères
Comparaison des trois espèces citées dans cet article
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Crédit photos : © Loxiafilms / Philippe Parolini 2025