Je propose ici un premier volet consacré aux araignées, des arthropodes souvent mal considérés qui inquiètent et peuplent les cauchemars de quelques uns d'entre nous. Pourtant, ces petits monstres qui ont inspiré nombre de films d'horreur se contentent d'être d’honnêtes pirates.
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Malgré leur aspect qui peut paraitre effrayant, aucune des araignées que l'on peut rencontrer dans les maisons ne présente de danger pour la santé (sinon mentale !) et toutes peuvent être considérée comme inoffensives. A condition, bien sûr, d'habiter en France. L'effet répulsif passé et en y regardant de plus près, on pourra constater qu'un grand nombre d'espèces fréquentent nos habitations. La plupart sont très petites et passent généralement inaperçues. Ici, je présenterai quelques unes de ces squatteuses parmi les plus "grosses" et les plus courantes.
Dans la cave
Si vous habitez en Alsace et disposez d'une cave humide, vous aurez peut-être la chance d'avoir pour locataire cette étonnante araignée des cavernes répondant au nom de meta menardi. En compagnie de ses cocons, l'espèce pourrait rappeler un célèbre film de science-fiction. Pas de panique, aucun alien ne vous sautera à la figure !
En sous-sol
Dans la cave ou dans les parties basses de la maison, on rencontrera souvent l'une des araignées domestiques les plus connues : la tégénaire (tegenaria domestica). Elle tisse des toiles en nappes et attend qu'un insecte imprudent se prenne dans ses filets. Parfois, elle tend son piège dans l’encoignure d'une fenêtre. Attirés par la lumière, les égarés tombent plus facilement dans le panneau !
Dans les pièces à vivre
De temps en temps un mâle de tégénaire à la recherche d'une femelle s'égare dans l'une des autres des pièces de la maison. Là, il risque sa vie avec un habitant de la maisonnée qui ne paye pas de mine mais se révèle comme un redoutable adversaire : le pholque (pholcus). Alors que la tégénaire se cantonne plutôt dans des endroits sombres et cachés, lui s'installe plutôt dans les parties élevées des logements, un coin du plafond, souvent. Il n'aura pas peur de s'attaquer à une guêpe ou une grosse mouche.
Parmi les araignées qui gagnent nos logis l'hiver, l'une des plus belles est certainement l'araignée Nosferatu (Zoropsis spinimana) qui a déjà fait l'objet d'un article sur Loxia. A l'origine plutôt méridionale, cette espèce gagne peu à peu les régions les plus septentrionale de notre territoire.
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On peut trouver sur les murs de la maison de nombreuses espèces de passage. En voici quelques unes parmi les plus fréquentes.
Celles-ci se promenaient sur le mur du couloir d'entrée. Régulièrement, je sauve (mais pas toujours) un égaré dans l'évier de la cuisine.
Cet acrobate se prenait pour un yoyo dans les toilettes !
Deux autres spécimens de ces théridions avaient trouvé refuge dans la remise au fond du jardin: un mâle de Parasteatoda tepidariorum communiquait avec une femelle en faisant vibrer sa toile. La présence du cocon laissait supposer que celle-ci avait déjà pondu. Le jeune homme qui risquait sa vie face à l'ogresse gardait tout de même une distance de sécurité respectable.
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Prochain article le 01/09/2025: Les araignées (2) "Des araignées sur les murs"
Repères
Petit rappel : insecte ou araignée ?
L'illustration ci-dessous rappelle les caractères morphologiques les plus évidents permettant, au premier coup d’œil, de différencier les araignées des insectes. Les premières sont dépourvues d'ailes mais possèdent des filières leur permettant de tisser des toiles pour capturer et immobiliser leurs proies. Elles respirent à l'aide de trachées1 et de poumons. Les insectes ne disposent que de trachées.
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1 Les trachées sont des réseaux de tubules qui partent d'ouvertures à la surface du corps, les stigmates. Elles amènent directement les gaz respiratoires aux organes. Contrairement aux poumons, les trachées ne récupèrent donc pas le O2 par le sang circulant dans des capillaires et distribué dans l'ensemble de l'organisme.
Comparées aux serpents, très peu d'espèces d'aranéides sont réellement dangereuses. Si certaines morsures peuvent poser problème, il s'agit rarement d'une affaire de venin.
D'après " wikipedia" 10 cas de décès par morsure d’araignée seraient recensés dans le monde chaque année. (Par comparaison, les serpents tuent environ 60000 personnes pendant la même période). Suite à une morsure, les complications qui surviennent parfois sont plutôt liées à des nécroses et des surinfections des plaies occasionnées. Les espèces vraiment dangereuses se comptent sur les doigts de la main: quelques mygales dont Atrax Robustus (1), Loxoscele Reclusa (2) ou araignée "violoniste"2 et Loxoscele Laeta (3), sans oublier les araignées du genre latrodectus (4) plus connues sous le nom de veuve noire .
2 Le nom d'araignée violoniste est liée au dessin en forme de violon que l'on voit sur le céphalothorax de cette araignée.
"Phodessins" Atrax robustus d'après Lauren Lynne, Loxoscele Reclusa d'après Br-recluse-guy in Wikipedia, Loxoscele laeta d'après ? in barilochedigital.com , Latrodectus d'après
En savoir plus
Wikipédia: Loxosceles reclusa Loxoscele Laeta Les latrodectes
Fondation-nanosciences.fr Araignées venimeuses
ENS: Respiration des araignées
Et tous les numéros de La Hulotte consacrés aux araignées
Crédit photos et montages "phodessins" : © Loxiafilms / Philippe Parolini 2025
"Phodessins" Atrax robustus d'après Lauren Lynne, Loxoscele Reclusa d'après Br-recluse-guy in Wikipedia, Loxoscele laeta d'après ? in barilochedigital.com , Latrodectus d'après