• Le petit paon de nuit (Saturnia pavonia)

         Un premier article présentait le petit paon de nuit (Saturnia pavonia). On proposera ici de le remplacer et de le compléter avec un petit zoom sur le développement d'un papillon dit nocturne dont les périodes d'activité des mâles sont en fait diurnes !

          L'imago du petit paon de nuit ne vit que quelques jours, sans se nourrir (comme son cousin, le grand paon de nuit il n'a pas la capacité de s'alimenter et vit sur ses réserves), avec pour unique objectif se reproduire. 

    Comme l'indique son nom le petit paon de nuit est beaucoup moins grand que le grand paon de nuit (Saturnia Pyri) : respectivement 28 à 40 mm pour pavonia et 60 à 72 mm pour pyri. D'autre part, l'espèce présente un dimorphisme sexuel qui n'existe pas chez le grand paon. Le mâle est plus coloré et plus contrasté, les ailes postérieures présentant même une jolie teinte rousse. 

    Le petit paon de nuit (2) Développement

    Dimorphisme sexuel chez S. pavonia:  le mâle (à gauche) est plus coloré que la femelle (à droite).

         Les œufs issus de l'accouplement donnent de minuscules chenilles  noires mesurant quelques millimètres. Contrairement à leurs cousines grand paon, elles restent quelques temps grégaires non loin de leur lieu de naissance.

    Le petit paon de nuit (2) Développement

     

    Le petit paon de nuit (2) Développement

     

         Peu de différences entre les stades L1 et L2. Mais à la deuxième mue, les chenilles au stade L3 sont devenues plus grandes et ont changé de couleur : sur la robe noire uniforme apparaissent des motifs bruns oranges.

    Le petit paon de nuit (2) Développement

     

     Au stade L4, les larves ont complétement changé d'aspect. L'habit sombre est devenu vert clair, rayé d'anneaux noirs plus ou moins complets et épais. La photo ci-dessous représente une femelle au stade L4  qui gardera jusqu'à la mue nymphale une robe vert clair pratiquement uniforme.

    Le petit paon de nuit (2) Développement

     

       La plante nourricière associée fréquemment au petit paon de nuit est la bruyère. Mais on peut trouver les chenilles aussi bien sur la ronce que l'aubépine ou des végétaux tels que la salicaire ou la reine des prés. 

    Le petit paon de nuit (2) Développement

     

     Cette chenille mâle  avec ses anneaux noirs bien marqués présente une coloration plus caractéristique de l'espèce. Le spécimen photographié au stade L5 termine sa quatrième mue. La tête vert tendre deviendra plus terne lorsque la cuticule aura durci.

    Le petit paon de nuit (2) Développement

     Quand la chenille émerge de sa mue, sa cuticule, tendre, est de couleur vert clair.

    Le petit paon de nuit (2) Développement

     Quelques heures plus tard, la cuticule durcie prend une teinte plus sombre. 

        On repère assez facilement le moment ou la chenille va muer: la tête a pris un aspect inhabituel car la cuticule s'est décollée. La chenille se fixe tête pendante sur un support. Elle peut rester ainsi immobile pendant deux ou trois jours, sans se nourrir. 

    Le petit paon de nuit (2) Développement

     

          Au moment de la mue proprement dite, la  chenille s'extrait de l'ancienne cuticule entièrement décollée  par des mouvements répétés de contraction et d'allongement  du corps, aidée par un liquide lubrifiant qui recouvre la nouvelle peau. La larve abandonnera la mue sans la manger (contrairement à certaines espèces comme le machaon).  

    Le petit paon de nuit (2) Développement

     

          Arrivée à maturité, la chenille du petit paon s'enferme dans un cocon  guère plus petit que celui du grand paon mais dont la différence réside surtout dans la forme en poire et l'aspect bien lisse de l'ouvrage, allongé et "chevelu" chez  saturnia pyri. C'est au mois de mars qu'émergeront les adultes de petits paons de nuit.

    Le petit paon de nuit (2) Développement
     Comparaison des cocons de grands paons et de de petits paons de nuit

     

           Chez les deux espèces, les mâles présentent des antennes développées. Elles portent des milliers de récepteurs spécifiques  aux phéromones émises par les femelles (photo de  droite). Un système si efficace que les mâles peuvent retrouver une femelle distante de plusieurs kilomètres.

    Le petit paon de nuit (pavonia pavonia)

             Petit paon de nuit mâle              Grand paon de nuit mâle                           Grand paon de nuit  femelle 

     

    Le petit paon de nuit (pavonia pavonia)

           Femelles et mâles des deux espèces pour comparaison (proportions non respectées pour la femelle de petit paon de nuit)

            Les ailes des paons de nuit, grands et petits, sont ornées d"yeux",  qui ressemblent aux motifs que l'on observe sur les plumes de paon. 

    Le petit paon de nuit (pavonia pavonia)

     
               

    Les "yeux" pourraient avoir pour fonction de décourager un éventuel prédateur confondant les motifs des ailes avec les yeux d'un animal beaucoup plus gros. Les "yeux" des paons de nuit permettraient-ils à l'animal de paraitre plus gros qu'il n'est en réalité?    

    Le petit paon de nuit (Saturnia pavonia)

                         Petit montage photo pour comparer le visage  de deux citoyens bien connus et le motif dessiné par les ailes de notre papillon.

     

    Résumé en images du développement du petit paon de nuit  

    Le petit paon de nuit (Saturnia pavonia)

     Stade larvaire (1,2,3):    Durant les 2 premières étapes L1 et L2 (1),  les chenilles de S. pavonia sont de couleur noire. Au stade L3 (2) , les chenilles des deux sexes changent de couleur: noir alternant avec de larges taches jaunes ou brunes - oranges. Au stade L4 et L5 (3), les chenilles prennent un aspect caractéristique avec une robe verte rayée de bandes noires plus ou moins larges. A noter que, parfois, la chenille apparait comme presque entièrement verte avec des bandes noires très réduite (en général des femelles, semble-t-il).  

    Stade nymphal : cocon pyriforme (4)

    Imagos : Mâle(5) porteur d'antennes pectinées (7)  Femelle (6) de même taille mais de coloration différente portant des antennes fines.

     

     Pour en savoir plus :           "le petit paon de nuit" par André Lequet

    Crédit photos: © Loxiafilms / Philippe Parolini - 2019 

    « Les lézards: le lézard des murailles (Podarcis muralis) (1)Un nouveau festival animalier: le festival du film documentaire entomologique de l'Oise »
    Partager via Gmail

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :