•       Le focus stacking est une technique dont le principe est simple: il s'agit de faire une série de photographies à différentes distances du sujet photographié et de ne garder que les parties nettes de chaque image. Cette technique permet ainsi d'obtenir des images nettes sur une profondeur de champ beaucoup plus importante que ne le permet l'objectif, aussi bon soit-il.

    Macrophoto en focus stacking   Les photos suivantes sont réalisées à l'aide d'un rail de précision (1) indispensable pour les très forts grossissements, un objectif monté avec une bague d'inversion (2) permettant d'inverser l'objectif fixé sur un pied solide et une source d"éclairage LED (ce qui évite de carboniser le sujet photographié!). A noter, quand l'objectif est retourné, que plus la focale est petite et plus le grossissement est important.

    Les images obtenues sont ensuite traitées par un logiciel de focus stacking. Sur Mac, Focus stacker donne des résultats honorables sans se ruiner.

    Macrophoto en focus stacking

         L'ensemble des photos (à gauche) est glissé déposé dans Focus Stacker. En haut droite, résultat brut obtenu avec le logiciel en bas à gauche image "croppée". On remarque que le logiciel réajuste les écarts entre chaque photo lorsqu'on a un peu bougé en appuyant sur le déclencheur, ce qui se traduit par les petites zones blanches situées dans les coins de l'image.  

        Vu de très près, la tête des insectes pourra surprendre, même si, pour des raisons évidentes, les clichés sont réalisés avec un animal mort ! (Ce qui explique les poussières apparaissant sur les photos vu que les animaux ont été ramassés par terre... Je ne vais tout de même pas assassiner de pauvres insectes pour ça !)

    Macrophoto en focus stacking

     Tête de guêpe commune.

    Macrophoto en focus stacking

          Tête de noctuelle (malheureux papillon tiré des griffes du chat... trop tard!)

    Macrophoto en focus stacking

     Tête d'une femelle de bombyx disparate ( Lymantria dispar). 

    Macrophoto en focus stacking

        Tête de grand paon de nuit (Saturnia Pyri) issu d'un élevage. Les poils qui se trouvent sur les yeux sont des fibres issus du cocon d'où l'animal a émergé.

    Macrophoto en focus stacking

     Ailes de grand paon de nuit ("œil")

    Macrophoto en focus stacking

     

     

    Grand paon de nuit  détail des écailles qui recouvrent l'aile

    Macrophoto en focus stacking

     Gros plan des écailles qui recouvrent l'aile du grand paon de nuit.

    Macrophoto en focus stacking

    Ecailles des ailes de noctuelle

    Macrophoto en focus stacking

     

    Extrémité de l'aile d'une aile de grande tortue (Nymphalis Polychloros). Les écailles font penser à des plumes.

    En les observant  de près, on constate que les ailes des grandes tortues, comme celles des autres papillons, sont couvertes d'écailles. Les écailles en bordure d'aile présentent un aspect plumeux.

     

    La grande tortue (Nymphalis Polychloros)

     

    La grande tortue (Nymphalis Polychloros)

     

    La grande tortue (Nymphalis Polychloros)

     A la racine des ailes, les écailles sont partiellement recouverte par des poils insérés sur le thorax.

    Macrophoto en focus stacking

    Punaise arlequin (Graphosoma Italicum). Celle-ci est vivante et a eu le bon goût de poser tranquillement pour le photographe !

     

    Crédit photos: © Loxiafilms / Philippe Parolini - 2022 

     

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    Les polistes: making of

         Cet été, les guêpes,  particulièrement nombreuses, ont  défrayé la chronique par le danger que représente leurs piqûres.  Pour le grand public, toute guêpe est devenue un danger potentiel. Pourtant, seules deux espèces sont véritablement concernées par une crainte justifiée: la guêpe commune (vespula vulgaris) et la guêpe germanique (vespula germanica). Ces deux espèces sont agressives et sans cesse attirées par notre nourriture et nos boissons.                                         

    guêpe commune (v. vulgaris) 

                                                                                                                       

    "Les polistes": making of 

           Victimes de la mauvaise réputation de leurs cousines, sont ainsi détruits les individus et les nids de nombreuses autres espèces parfaitement pacifiques, telles que le frelon européen (vespa crabro) , la guêpe rousse (vespula rufa) ou la guêpe saxonne (dolichovespula saxonica) et, évidemment,  les héros de notre histoire: les guêpes polistes.  

     frelon européen (vespa crabro)

            Le film traite de l'espèce la plus commune en France, le poliste français ou poliste gaulois (polistes dominula).

     

    Aspects techniques du tournage:

          "Les polistes" a été tourné avec deux caméras: un Panasonic GH4 et, surtout un Canon XA 20. Ce dernier a prouvé qu'il était encore performant pour ce qui concerne la photo rapprochée en lui adjoignant la lentille additionnelle Canon D500 que je recommande aux amateurs de macrophotographie possédant un objectif avec une lentille frontale de diamètre inférieur ou égal à 77 mm. Les avantages de cette lentille: distance maximum de 50 cm du sujet, une distance qui permet de ne pas effrayer le dit sujet et permet, de surcroît d'utiliser la puissance maximum du zoom (ici, un 20x équivalent à une focale de 560mm  en 24x36). L'utilisation de la D250 est plus délicate puisqu'elle oblige à se rapprocher à 25 cm du sujet, la distance maximale pour obtenir une photo nette.

       Une petite lampe à LED a permis de filmer dans de bonne conditions les larves dans les loges. Enfin, la caméra légère est fixée sur un mini trépied pas toujours pratique pour obtenir le cadrage idéal mais indispensable pour filmer le nid dans de bonne conditions.

    Les polistes: making of

     

    Aspects naturalistes du tournage:

        Le tournage s'est déroulé sur toute la phase d'activité de l'espèce polistes domininula  l'espèce de poliste la plus courante en France, d'avril à août 2020. Le nid découvert sur le rebord d'une fenêtre dont les volets restent souvent fermés s'est révélé construit dans un endroit, sinon idéal, tout à fait favorable pour filmer confortablement le nid de petites guêpes inoffensives souvent placé en des lieux peu accessibles. Volets ouverts, la lumière autorise ainsi des prises de vue de qualité optimale. Pendant les grandes chaleurs de l'été, nous avons limité le temps de tournage à 10-15 minutes pour éviter une surchauffe du nid et une mise en danger du couvain.

    Les polistes: making of

    Reine poliste accrochée à son nid au printemps.

       L'accès facile au nid a permis de saisir des comportements intéressants: fabrication et entretien du nid, préparation de la nourriture pour les larves, ventilation.

    "Les polistes": making of

      Ouvrière poliste préparant la nourriture pour les larves

       Le  développement larvaire a pu aussi être abordé : nymphe observée dans son alvéole après dissection de sa loge, fabrication de l'opercule par la larve et émergence de l'imago. 

    Les polistes: making of

     Larve entrée en nymphose dans sa loge.

     Les polistes: making of

     Émergence d'un imago.

     Article Loxiafilms correspondant:    les polistes

     Bande annonce: voir l'actu Loxia de septembre  de nouveaux courts chez Loxiafilms

    Crédit photos: © Loxiafilms / Philippe Parolini - 2020 

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     Sous les yeux attentifs de Léon, chat de la maison, photos souvenir d'Annabelle, "star" du film "Annabelle grand paon de nuit". 

     

     

     

     

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    Pour saisir les scènes délicates du film, nous avons réalisé un élevage à partir de quelques oeufs de grands paons de nuit.

    Des "couveuses" constituées de simples bouteilles plastiques tapissées de papier sopalin pour maintenir un milieu sec et le plus sain possible accueillaient les plus jeunes chenilles.
    Dès la deuxième mue, celles-ci étaient placées dans des cages réalisées sur une structure bois simple que l'on peut voir sur la photographie ci-dessous.

    La nourriture est constituée de feuilles de frêne élevé.

     

    "La nuit du grand paon" :   carnet de tournage

     

    Quelques stades du développement des chenilles de grands paons de nuit 

    "La nuit du grand paon" :   carnet de tournage

      

    Quatrième mue, cinquième stade du développement larvaire.

     

     

    La chenille à tubercules mauves devient une chenille à tubercules bleus.

    1. Juste avant la mue, l'ancienne peau est plissée et se décolle du nouveau tégument.

    "La nuit du grand paon" :   carnet de tournage

     

    2. La chenille sort peu à peu d'une peau devenue trop étroite.

    "La nuit du grand paon" :   carnet de tournage

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    3 et 4. La chenille s'est entièrement dégagée et s'immobilise, laissant durcir ses nouveaux téguments qui, peu à peu, vont se pigmenter.

    "La nuit du grand paon" :   carnet de tournage

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    DANS LE COCON

    1. Arrivée à maturité, la chenille de grand paon prend une couleur orangée.

     

    "La nuit du grand paon" :   carnet de tournage

     

    2. Après de multiples pérégrinations, elle trouve enfin l'endroit idéal pour tisser son cocon

    "La nuit du grand paon" :   carnet de tournage

     

    3. Une nymphe fragile émerge de la peau de la chenille enfermée.

    "La nuit du grand paon" :   carnet de tournage

     

     


    4. et 5. La nymphe verte et molle devient, en durcissant, une chrysalide brune ressemblant étrangement à un sarcophage.

    "La nuit du grand paon" :   carnet de tournage

     

    "La nuit du grand paon" :   carnet de tournage 

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    Le tournage de  « La nuit du grand paon » m'aura permis de découvrir quelques aspects peu connus de cette espèce aux mœurs   plutôt discrètes.
    Voici quelques unes des observations qui m’ont parues les plus remarquables.
    Présentons l’animal :
    Nom scientifique: saturnia pyri
    Envergure de 12 à 15 cm.   L’insecte n’usurpe donc pas son titre de plus grand papillon d’Europe. Le nom de paon de nuit vient des motifs qui ornent ses ailes et curieusement semblables aux yeux que l’on peut observer sur les plumes de l’oiseau  d’Héra.

    01-GP-mâle

    Le nom latin laisse supposer que  l’espèce se développe sur le poirier. De fait, les chenilles se nourrissent de feuilles d’essences diverses parmi lesquelles des arbres fruitiers et le frêne. Ce dernier représente un aliment idéal pour nourrir les chenilles en élevage.

    Mâle, femelle, qui est qui ?
    Chez cette espèce existe un dimorphisme sexuel : comment distinguer  les deux sexes ?  Même taille, mêmes motifs sur les ailes. Aïe, pas gagné. Heureusement, deux détails facilement repérables: l’abdomen gonflé de la femelle et surtout les antennes. Les mâles sont bien empanachés avec de larges antennes pennées, les femelles n’étant pourvues que de fins filaments.

    04-GRAND-PAON-0503-P1050795
    Les mœurs
    Pour ce qui concerne les mœurs  de notre lépidoptère, pas grand chose à dire. Sinon, que l’animal, apathique durant le jour, devient extrêmement actif la nuit tombée, en particulier les mâles que je libère rapidement avant qu’ils ne se rognent totalement les ailes sur les grillages de la cage d’élevage. C’est un papillon des grands espaces qui ne supporte pas beaucoup la captivité.
    Les femelles, plus tranquilles, alourdies par un ventre rempli d’œufs   se contente d’exhiber une glande d’appel qui diffuse une phéromone pour attirer les mâles. Les antennes des messieurs portent des milliers de capteurs de phéromones. La sensibilité est extrême puisque quelques molécules du discret parfum suffisent à attirer  les mâles à plusieurs kilomètres de distance.
    Cependant, et c’est intéressant, la phéromone qui affole les mâles dans le milieu naturel semble sans effet, ou presque, sur les mâles d’élevage. Je n’ai pas d’hypothèse pour expliquer ce fait. Peut-être simplement le traumatisme de la captivité…
    L’élevage des femelles n’est pas problématique: la nature n’a pas prévu que ces papillons se nourrissent. Ils ont huit à dix jours pour se reproduire, vivant durant ce temps sur leurs réserves. Je reste étonné et admiratif devant la vitalité exceptionnelle de cette espèce. Les chrysalides peuvent attendre deux à trois ans avant l’émergence. Les adultes qui apparaissent n’en sont pas pour autant diminués. Ce sont toujours de robustes individus qui apparaissent alors. Cette année une femelle a battu un record de longévité : elle a vécu 28 jours, la moyenne de vie étant de 10 jours…    Néanmoins, il y a deux ans, un accouplement m’a permis de récolter quelques œufs  et de compléter les observations commencées en 2011.

     

    Le développement larvaire.
    La femelle fécondée pond 100 à 300 œufs dont la taille ne laisse guère deviner celle des papillons qu’ils donneront. Chaque œuf, légèrement oblong, mesure 2 à 3 mm.

    06-IMG_1368

    05-oeufs

    Les œufs  libèrent des chenilles fin mai. Des chenilles d’à peine 4 ou 5 mm. Le maxi papillon donne donc naissance à des mini – chenilles. Celles-ci ont une robe sombre ornée de boutons orange. Leur premier souci est de s’éloigner au plus vite de leur lieu de naissance. Je m’attendais à voir des petits affamés dévorant la nourriture et j’ai observé des chenilles exploratrices partant d’emblée à la conquête du monde, parcourant encore et encore la cage où elles se trouvaient cherchant désespérément une sortie. De fait, elles ne commencent à se calmer et se nourrir que deux ou trois jours après leur naissance. Mes premières inquiétudes sur leur survie  se sont vite dissipées en constatant dans les jours et les semaines suivantes une croissance accélérée. Elles subissent quatre mues larvaires. Au cours des deux premiers stades, le corps est noir orné de boutons oranges.

    07-IMG_1405

     


    Au stade 3, les chenilles sont vert clair et portent des boutons jaune vif.
    08-stade-3

     


     

    Au stade 4, elles deviennent vertes avec des boutons violets.

    09-stade-4

     

    Enfin au stade 5, les chenilles toujours vertes, présentent des boutons bleu porcelaine.

    10-stade-5

    Entre temps leur taille est passée de 5 mm à 10-12 cm !
    11Comparaison-02

     

     

     

     

     

    12-Comparaison-01

    Arrivées à maturité, les chenilles de stade V prennent une coloration orange. Leur comportement se modifie : elles, si apathiques d’ordinaire, se mettent à voyager sans relâche. Ce comportement est assez habituel, en fait, des chenilles proches de la mue nymphale chez de nombreuses espèces.

    13-Stade-5-mûr

     

    Finalement, notre chenille choisit un endroit qu’elle juge favorable et tisse un cocon dans lequel elle restera enfermée jusqu’à l’émergence.

    14-Fabrication-cocon15-Cocon
    Pour les besoins du film, j’avais besoin d’ouvrir quelques cocons dans le but de saisir la mue nymphale.  Des contraintes familiales m’empêchent alors de le faire et c’est plus de huit jours après la confection des cocons, début août, que je peux, enfin,  voir ce qu’il se passe dans cet écrin de soie rêche.

    Je suis convaincu que la nymphose est réalisée et qu’il faudra attendre un an pour observer cette dernière mue larvaire.
    Surprise ! Quand j’ouvre le premier cocon, la chenille n’est pas nymphosée. Elle est redevenue verte. Deux autres cocons ouverts révèlent des animaux qui n’ont pas l’air en forme. La peau est brunie, les soies recroquevillées, abîmées. Que s’est-il donc passé ?

    Ce n’est que le lendemain que je trouve réponse à ma question en découvrant dans la cage une première chrysalide. Je comprends soudain mieux ce qu’il se passe : l’apparence si pitoyable de mes chenilles était tout simplement due à la mue nymphale que je peux filmer le soir même.

    Dès 20 heures, le corps de l’une de mes protégées est animé de mouvements d’avant en arrière, pour provoquer le décollement de la vieille cuticule, comme lors des mues observées dans les mois précédents. La vieille peau cédera vers 23 heures, mais la sortie de la nymphe sera rendue plus difficile d’une part par l’étroitesse de l’étui dans lequel elle est enfermée et d’autre part par le fait qu’elle ne dispose plus d’aucun appendice pour s’aider dans cette tâche.   Il ne lui faudra pas moins de trente minutes pour se dégager entièrement de sa  peau usée. Le délicat et tendre revêtement jaune vert  de la nymphe va durcir et brunir en 24 heures.

    17-Chrysalide-0118-Chrysalide-02

    19-Chrysalide20-dans-le-cocon

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    La chrysalide s’est immobilisée dans cette curieuse apparence de sarcophage égyptien. Pour se transformer en papillon elle attendra le mois d’avril suivant … ou plus.    

    J’ai récupéré en 2014 dix papillons entrés en nymphose  deux ans auparavant et un spécimen sorti tardivement (fin mai vraisemblablement).  Encore une particularité étonnante de ce grand paon : être capable de survivre deux ans (voire trois selon certains observateurs)  dans un cocon avant de se métamorphoser.

    L’émergence
    L’émergence se réalise en général de la dernière semaine  d’avril à la première quinzaine de mai.  En 2014 j’ai enregistré un second record avec une femelle apparue le 11 avril et un troisième avec l’émergence d’un mâle sorti tellement  tard que j’ai raté sa date de sortie : abandonné dans le « studio » de tournage, je me suis aperçu de son émergence le 22 juin.

    21-Felle-GP-

    J’ai pu, finalement, saisir l’émergence de trois grands paons,  2 mâles et une femelle, dans la dernière semaine d’avril 2014.  Tous les trois sont sortis de leur cocon vers midi et quart. Belle régularité. J’ai raté une quatrième émergence, celle d’un mâle qui a eu l’idée saugrenue de sortir le matin vers 9 heures ! En fait, il semble bien, tout de même, que les imagos émergent plutôt en début d’après-midi.

     

    L’aventure grand paon de nuit est donc terminée. C’est avec un petit pincement de cœur que je passe régulièrement près de mes cages définitivement vides. Il reste tout de même un film de 33 minutes "La nuit du grand paon" et plus de trente heures de rushes... 

     

        P.P.  D'après un article paru sur le "blogadupdup" 

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