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    Le chamois

     
     
     
    Poème "Le chamois" de Jacques Moulin

    On a fait un long commerce d’observation à quatre pattes. Chamois aussi. Caprices et cabrioles.

    Chamois du soir ou du matin ont grimpé là harde après harde.

    On prend l’abrupt et c’est l’émoi. Notre peau et la leur. Petits chamois encore tout frais sur l’herbe neuve façon lapins ou antilopes tenant l’éperon. Une aire d’ébats. Ça cabriole comme pas prévu. Ressort aux pattes un élastique dedans l’échine. Ça bouge l’escarpement jusqu’en nos côtes. Tout saute alentour.

    La montagne parle chamois et corps agile : plan pointe aiguille col — passez le chas du chamois — crête lanche saut du chamois. L’aisance des roches sous leurs sabots. L’ivresse des pentes le sifflement des courses dans les myrtilliers.

     

    Le poème s’adapte scrute.

    Anfractuosité et rocher. Vitesse à bride avaleuse. Le chamois ne quitte guère la pente. La pente lui va comme un gant. Il ruminera plus tard dessous sa corne creuse qui souffle le vent du ventre. On veut sa peau sur la photo. Chambre claire et poil lisse. Juste un liseré noir en partage sur le dos.

    Si sont en croupes ça sent le bovin élégant capriné par la tête étoile au front et clairière aux fesses. Et ce long trait de cendres vives sur l’échine. Une fulgurance à venir.

    Le poème batifole comme les petits.

    On en voit un niché à plein au creux de roche. Un rocher crèche. Peinture vivante et trait rupestre. Un ex veto pour la photo.

    Dévale l’à-pic. Travaille la pente. C’est du chamois dessus la peau.

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