• Meta menardi

    C'est dans une cave obscure ou une grotte que vous pourrez admirer cette superbe araignée de la famille des tetragnathidae décrite la première fois par Latreille. A moins que ces honnêtes pirates que sont les arachnides ne vous effraient.  

      La femelle suspend au plafond un cocon (de couleur jaune) protégé par un sac en soie blanche dont la forme semble avoir inspiré les auteurs d'"Alien". Inutile de paniquer, cette araignée des ténèbres est tout à fait inoffensive.

     

    Meta menardi

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Meta menardi

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    La description de Latreille en 1802 : 

    78. Araignée de Ménard aranea Menardii.

       Nous donnons à cette espèce intéressante d'araignée le nom du naturaliste qui l'a découverte et qui nous l'a communiquée, en accompagnant ce témoignage de son zèle de plusieurs notes curieuses relatives à cette araignée.

       Elle est grande, sa longueur étant d'environ sept lignes. Son corselet est ovoïde, déprimé, d'un rougeâtre livide clair très luisant, avec les côtés, excepté le haut, et une ligne sur le milieu du dos, bifide à son extrémité, noirâtres; le corselet est remarquable par un grand enfoncement situé au milieu de sa partie postérieure; les deux yeux de chaque côté sont très  rapprochés. L'abdomen est ovale, d'un brun rougeâtre obscur en dessus, avec la partie antérieure plus claire, d'un gris jaunâtre obscur; de chaque côté est sur cet espace une tache arrondie, noirâtre, assez grande ; leur entre-deux offre deux points enfoncés ; on en voit une autre paire un peu au dessous ; ces quatre points forment presque un carré; l'extrémité postérieure de l'abdomen semble offrir quelques apparences d'anneaux, soit par les rides transverses qu'on y remarque , soit à raison des fascies (rayures) qui la coupent. Ces fascies sont environ au nombre de quatre, et placées les unes sur les autres; ce sont de petites portions d'arcs concentriques, formés alternativement par des traits d'un gris jaunâtre, de brun rougeâtre, entremêlés d'autres traits plus obscurs ou noirâtres; ils n'occupent que l'extrémité postérieure et dorsale de l'abdomen; les côtés inférieurs de cette partie du corps sont noirâtres; son dessous est plus clair que le dessus, notamment aux espaces où sont les stigmates. Les mandibules sont d'un brun noir et luisantes; les palpes et les pattes sont fascies (rayées) de rougeâtre livide clair, et de noirâtre, et un peu velus.

       Cette araignée se trouve communément dans toutes les caves de la ville du Mans. Sa toile est formée de fils lâches, croisés irrégulièrement, et placée tantôt verticalement , tantôt horizontalement , quelquefois obliquement, selon les circonstances; néanmoins l'araignée en occupe le centre, comme le font les espèces de cette famille. Sa nourriture principale consiste en cloportes, insectes dont on trouve une grande quantité dans les caves.

      Le sac dans lequel cette araignée enferme ses petits, offre un corps à peu près globuleux, ayant près d'un pouce de diamètre, d'une soie d'un blanc sale et terne, ayant la nature d'une laine douce et très fine; ce cocon sert d'enveloppe à un autre beaucoup plus petit, celui qui réunit les œufs; on l'aperçoit même, à raison de la demi transparence du premier ou de l'enveloppe extérieure. Un pédicule long au moins d'un pouce, soyeux, filiforme, sert à fixer le tout aux voûtes et aux murs des caves que l'araignée habite. Elle transporte parfois ce cocon, le rattache s'il vient à tomber, et a soin de veiller à sa conservation. C'est pour les petits qui viennent de naître un berceau, une retraite, où ils se réfugient au besoin, ne se dispersant qu'étant un peu plus forts.

       S'il est une araignée dont on pût mettre à profit les travaux industrieux, ce serait celle-ci. II serait bien facile de la multiplier, nous ne manquerions pas de lieu propre à cette éducation, puisque les caves forment son séjour ordinaire. Il suffirait, pour en peupler les nôtres, d'y placer quelques-uns de ces cocons, dont il serait même facile de se procurer une assez grande quantité, en les faisant venir du Mans, où cette araignée, ainsi que nous l'avons dit, est très commune.

     

    Latreille "Histoire naturelle" tome 7 (1802)  p.266  in https://archive.org/

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