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Par Philoxia le 1 Novembre 2020 à 00:00
Costume clair, petit collier noir, l'élégante tourterelle turque (streptopelia decaocto) devient l'un des oiseaux les plus familiers de notre environnement.
Elle se laisse approcher facilement et semble même, parfois, prendre la pose! L'occasion de faire des clichés de ce bel oiseau sans trop se fatiguer.
La tourterelle turque se perche souvent sur les antennes de télévision ou les fils électriques. Mais aussi sur un fil de fer barbelé d'une pâture à l'occasion!
Elle fréquente les mangeoires en compagnie des moineaux domestiques.
Le plus souvent, on l'observe en couple.
La tourterelle turque choisit parfois des endroits insolites pour installer son nid !
Repères:
Originaire d'Asie et du Moyen-orient, Il semble que la tourterelle turque se soit répandue récemment à partir de la Turquie sur tout le continent européen en quelques décennies.
Le plus fréquemment, on l'observe en couple. Elle fréquente sans crainte les mangeoires en compagnie des mésanges et des moineaux. A l'inverse de ce dernier, la tourterelle turque affiche des populations denses au détriment parfois de sa cousine la tourterelle des bois ( (streptopelia turtur), elle aussi en régression. Ce succès s'explique en partie par la capacité à se reproduire toute l'année, un seul couple pouvant assumer jusqu'à quatre couvées annuelles.
Longueur: 32-33 cm
Poids 150-200 g
Pas de dimorphisme sexuel
Alimentation: graines diverses, bourgeons
En savoir plus:
La tourterelle turque - oiseaux.net
Tourterelle turque Wikipedia
Crédit photos 1 à 11 et "phodessins" : © Loxiafilms / Philippe Parolini - 2020
Photo 12: © Leblogadupdup /Bernard Dupont
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Par Philoxia le 1 Octobre 2020 à 00:00
Le tarin des aulnes (carduelis spinus) est un petit fringille qui fréquente les mangeoires à la mauvaise saison en petites troupes de 10-15 individus.
L'espèce présente un dimorphisme sexuel: Monsieur porte une chouette casquette noire et un joli costume jaune qui le distingue de Madame au plumage plus terne. Une information qui vous aidera à distinguer les mâles des femelles dans les photos ci-dessous.
Femelle et mâle de tarin des aulnes présentent un dimorphisme sexuel permettant de différentier facilement les deux sexes.
La période hivernale est idéale pour observer ce joli petit passereau qu'il ne faudra pas confondre avec le serin cini (serinus serinus) qui aura tendance à arriver plus tard sur les sites de nourrissage et qui préfère se nourrir à terre plutôt que perché sur une mangeoire.
Une femelle de tarin des aulnes partage la gamelle d'eau avec un moineau, hôte assidu des sites de nourrissage hivernal.
Durant sa toilette, cette femelle de tarin des aulnes n'aurait-elle pas des petits airs de chouette chevêche ?
Repères:
Longueur: 12 cm
Envergure: 20 à 23 cm
Dimorphisme sexuel marqué
Les différences entre serin cini et tarin des aulnes paraitront certainement subtiles pour les néophytes.
Crédit photos: © Loxiafilms / Philippe Parolini - 2020
"Phodessins" de serin cini d'après photos de Bernard Dupont: © Leblogadupdup / Bernard Dupont
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Par Philoxia le 1 Septembre 2020 à 00:00
Voilà un papillon peu banal que vous pourrez voir évoluer dans "En plein vol".
Ce petit sphinx fréquente volontiers les jardins et se nourrit en volant sur place. Quand il déroule sa trompe pour pomper le nectar dans les corolles les plus inaccessibles, la ressemblance avec le colibri est surprenante. Vu de près, le corps semble même être recouvert de plumes.
Alors, comment ce nain volant réalise-t-il ses prouesses aériennes? Au moins deux éléments d'explication: sa masse faible (moins d'un demi-gramme) et une fréquence de battements d'ailes élevée: environ 75 battements par seconde.
Moro-sphinx sphinx gazé
Le moro-sphinx peut être confondu avec son cousin le sphinx gazé qui pratique, comme lui, le vol sur place. Outre la couleur du corps on notera une différence avec le gazé dont les ailes sont transparentes car pourvues d'écailles uniquement sur le pourtour des ailes (En fait, l'imago émerge avec des ailes recouvertes d'écailles qui tombent au premier vol)
Crédit photos: © Loxiafilms / Philippe Parolini - 2020
En savoir plus :
Site d'André Lequet : insecte.net le moro-sphinx
n°86 de la Hulotte: le moro-sphinx
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Par Philoxia le 1 Juin 2020 à 00:00
Sur le côté de la fenêtre, derrière le volet fermé d'une chambre inutilisée, je découvre, un matin, un petit nid de papier gris constitué de quelques dizaines d'alvéoles hexagonales. La bâtisseuse s'affaire sur l'ouvrage léger suspendu au mur par un fin pédoncule.
Taille fine, corps jaune rayé de noir, je reconnais l'insecte immédiatement: une guêpe poliste.
La poliste fabrique un nid en papier de taille réduite. Contrairement aux autres vespidés, ce nid n'est pas protégé par une enveloppe en papier. Il est fixé à son support (branche, mur....)par un fin pédoncule.
Les guêpes polistes se rencontrent très couramment sur les fleurs d'ombellifères dont elles récoltent le nectar et le pollen.
On les distingue facilement de leurs cousines vespidés (guêpe commune, guêpe germanique...) : l'allure générale, la couleur et la taille sont semblables, certes, mais en regardant de plus près, on remarque que la tête porte des antennes partiellement ou totalement orangées ou jaunes (celles des autres vespidés sont entièrement noires). L'abdomen dont le premier segment est arrondi chez les polistes est plat chez les autres guêpes. En vol, on remarque leurs longues pattes postérieures qui semblent flotter derrière elles...
Les entomologistes ont déterminé plus de 300 espèces de polistes à travers le monde pas toujours très faciles à distinguer: Polistes gallicus et Polistes dominula semblent les plus courantes en France. N'étant pas spécialiste je ne m'engagerai donc pas trop sur la détermination au delà du genre. (Pour les pointilleux, je propose quelques documents et sources sur ce sujet en fin d'article.)
La poliste confectionne du papier avec des fibres de bois longuement malaxé avec de la salive.
Chez vous aussi des polistes ont bâti leur nid à proximité de votre habitation? Pas de panique. Inutile d'appeler les pompiers, l'élégante n'est pas agressive. Même si elle est dotée d'un dard avec lequel elle peut infliger des piqûres douloureuses, elle l'utilise rarement contre un agresseur. Garder une distance de sécurité de 30 centimètres et s'approcher en douceur évitera tout incident désagréable. Quant à son nid, il ne convient pas non plus de s'affoler: petit, il restera petit. Les colonies ne dépassent guère, pour les plus importantes, une cinquantaine d'individus, tous pacifiques, occupés à butiner ou chasser les insectes, plus rarement à goûter les fruits mûrs tombés à terre .
La reine poliste, femelle féconde (au contraire des ouvrières qui sont des femelles stériles) , construit au printemps un nid aérien et assure seule la construction du nid et les soins apportés au couvain. Elle peut être assistée par d'autres reines qui perdront leur fécondité et qui, progressivement, n'assureront plus qu'un rôle d'ouvrière. Les œufs pondus par ces auxiliaires sont détruits par la "vraie" reine.
La reine poliste dépose au fond des alvéoles un œuf dont il sortira une larve qui, en fin de croissance, fabriquera un opercule pour entrer en nymphose et se transformer en insecte complet ou imago.
Et si malgré cela vous avez encore une appréhension, n'oubliez pas que tous les insectes porte-sabre ont aussi leurs ennemis. Quand l'occasion s'en présente, les araignées comme misumena vatia en font leur repas.
Mais peut-être vous demandez vous comment faire la différence entre le nid de la poliste inoffensive de celui des guêpes communes, nettement plus agressives et potentiellement dangereuses. Rien de bien compliqué: le nid de la poliste, toujours aérien, est constitué de loges sans enveloppe protectrice et on peut le trouver dans les buissons, accroché sur un mur ou un élément des constructions humaines.
Les guêpes communes préfèrent vivre cachées. Elles s'installent souvent dans le sol, en particulier dans des anciens terriers de rongeurs. Quand elles investissent les habitations humaines, elles chercheront plutôt l'intérieur des cloisons ou un lieu dissimulé. Les loges sont enveloppées dans une paroi de papier et constituent un nid parfois volumineux abritant une colonie nombreuse.
Quelques repères: savoir distinguer les polistes des autres vespidés.
La distinction avec le frelon est facile: outre la grande taille, la couleur rouge sombre du thorax et du premier anneau abdominal ne laisse aucun doute sur l'identification de ce pirate placide peu agressif dès lors que l'on respecte son intimité. Distinction plus délicate en revanche pour la guêpe commune dont la silhouette est tout de même un peu différente: couleurs et forme de la tête, pas de longues pattes flottantes pendant le vol.
Clé simplifiée de détermination des polistes français (d'après aramel.free.fr)
Petite devinette : à quel espèce appartient le poliste photographié sur son nid dans cet article et dont on voit le portrait ci-contre ?
Sa photo d'identité et le tableau proposé ci-dessus devrait vous aider
En savoir plus
La vie en société chez les Guêpes polistes E.N.S. Dijon
Notes sur les Vespidae (2ème partie) :la biologie et la détermination des Polistes Cédric AUDIBERT
Les guêpes sociales par A. Ramel
Polistes, des sociales débutantes par "Zoom Nature"
Article Loxiafilms correspondant: "Les polistes" making of
Crédit photos: © Loxiafilms / Philippe Parolini - 2020
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Par Philoxia le 15 Avril 2020 à 00:00
Avant qu'on ne l'aperçoive, on l'a déjà repérée: en couple ou, plus rarement, en petite troupe, elle s'agite, se chamaille avec ses congénères avec force bruit: claquements et caquètements. Cagoule noire, gilet blanc et veste sombre aux reflets irisés, c'est la pie.
Même en étant néophyte, difficile de confondre cet oiseau là avec un autre, sauf à souffrir d'agnosie visuelle, être très myope ou le faire exprès.
Bien qu'elle soit l'une des espèces les plus familières en milieu urbain, la pie, comme la corneille noire et les autres corvidés, reste méfiante à la campagne et, en général, ne se laisse observer que de loin. L'admirer de près dans son élégant costume noir et blanc reste un privilège. Bien présente dans l'imaginaire populaire, la pie peut être considérée comme un célèbre inconnu dont le comportement n'a vraiment été étudié qu'à partir des années 80.
Côté préférences alimentaires, c'est une nettoyeuse de petits cadavres et une consommatrice de fruits et de baies. Côté obscur, elle a une fâcheuse tendance à dévorer œufs et nichées d'autres oiseaux, certains couples écumant systématiquement les buissons aux alentours de leur nid. En cela pourtant, elle n'a pas l'exclusivité, puisque geais, corneilles et même le si sympathique et mignon écureuil s'adonnent aux mêmes méfaits, sans parler des dégâts occasionnés par les chats (pour ces derniers, l'impact de prédation est difficile à évaluer mais on peut prévoir qu'il est important).
La corneille noire et le geai pillent volontiers le nid des autres oiseaux, celui de la pie aussi parfois.
On se gardera de juger négativement tous ces honnêtes pirates qui contribuent ainsi à l'équilibre des populations de petits passereaux. Ajoutons à cela la curiosité naturelle de la pie qui la pousse à garnir son nid d’objets hétéroclites et son attirance pour les objets brillants qui lui a valu une réputation de voleuse1 en plus de « nuisible » avéré, justifiant la persécution qu’elle a subi dans les campagnes.
A l’inverse, certains amateurs d'oiseaux l'élèvent. Elle se montre alors aussi intelligente qu'attachante, suivant partout son maitre.C'est au sommet d'un grand arbre que la pie construit un nid volumineux muni d'un toit et d'une entrée latérale. De loin on pourrait le prendre pour une boule de gui. A partir d'avril, elle y pond 4 à 8 œufs.
Ici, une pie a installé son nid au sommet d'un châtaignier.
En pleine lumière, les rémiges et les rectrices de la pie ont de beaux reflets irisés.
La pie gourmande accepte volontiers les appâts offerts par l'observateur. Reliefs de repas, déchets de viande, miettes de pain ou de gâteau, tout fait ventre. L'occasion de la voir de près à condition de rester très discret.
Si vous ne l'avez pas encore vue, elle vous a déjà repéré, prête à s'envoler.
La pie ne chante pas. Comme les autres corvidés, elle émet des cris peu mélodieux. Ci-dessous le chant agréable du merle se mêle aux jacassements de la pie.
Quelques repères
Longueur: 44-56 cm (dont queue 20-30 cm) Poids: 190-250 g
Dimorphisme sexuel peu marqué: les mâles sont légèrement plus grands que les femelles.
En savoir plus : Pie bavarde Wikipédia
1. Le compositeur italien J.Rossini est l'auteur d'un opéra en deux actes "La pie voleuse" ("La gazza ladra" créé en 1817 à la Scala) dans lequel la malheureuse Ninetta est accusée du vol d'une cuillère en argent dérobée...par une pie !
Crédit photos: © Loxiafilms / Philippe Parolini - 2020
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